La “Mini-SàRL” : questions à Michele Blasucci, CEO STARTUPS.CH
[Traduit de l’allemand]
Les médias parlent de plus en plus des Mini-SàRL. De quoi s’agit-il ?
La Mini-SàRL est une société à responsabilité limitée qui a un capital d’au minimum 1 euro. Ce type de société est installé en Allemagne et se rapproche beaucoup de la société anglaise Limited qui peut également être créée avec un apport de 1 livre. Les autorités allemandes ont été contraintes d’introduire cette forme juridique, car les Allemands utilisaient de plus en plus la forme juridique Limited, bien moins chère à créer.
N’est-ce pas dangereux pour les partenaires de n’avoir un capital de base, c’est-à-dire un capital de responsabilité, dont le montant s’élève à un euro seulement ?
Il est question d’un capital d’au minimum un euro. Le capital peut très bien être de l’ordre de 5’000 ou 10’000 euro.
Pour l’entrepreneur, je ne vois aucun risque particulier. Il est simplement responsable à hauteur du capital qu’il apporte.
Forcément, les clients, les fournisseurs et les banques ne tiennent pas le même discours. Ceux-ci ne seront pas enclins à donner un crédit à une société avec un si petit capital. Effectivement, la confiance n’est pas présente avec un capital si bas.
La Mini-SàRL n’existe pas encore en Suisse. Pensez-vous qu’il y ait des chances pour que la Suisse l’adopte aussi?
Pour l’instant, pas encore. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que le débat sur cette forme juridique démarre en Suisse. Le pays va d’abord attendre et observer comment se développent ces sociétés en Allemagne. Si c’est un succès là-bas, la Suisse pourra envisager à court ou moyen terme de les adopter.
Si la Suisse adoptait cette forme juridique, serait-ce une bonne chose?
Oui absolument. En Suisse, si de jeunes entrepreneurs souhaitent devenir indépendants et créer leur projet et qu’ils ne disposent pas de CHF 20’000.-, il ne leur reste que deux solutions : la raison individuelle ou la société en nom collectif. Et c’est justement ces deux sociétés qui comportent le plus grand risque au niveau de la responsabilité. Nous sommes souvent confrontés à de jeunes personnes qui se retrouvent à devoir payer pendant des années les conséquences d’un projet mal évalué. Cette situation de détresse pourrait être évitée avec l’introduction de la Mini-SàRL.
Un quart du revenu doit être épargné avec la Mini-SàRL allemande. Au moment où le capital d’une SàRL traditionnelle est atteint, il est possible de transformer sa société en une SàRL. Une raison individuelle peut également être transformée en SàRL. Pourquoi a-t-on donc besoin de ces Mini-SàRL ?
Pour moi – comme je l’ai déjà expliqué – il s’agit de la responsabilité. Avec une Mini-SàRL, on ne répond que du capital apporté, ni plus, ni moins. Avec les deux autres formes de sociétés, on répond également subsidiairement avec sa fortune privée !
